Quand le désherbage nuit au fleurissement
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Il y a des villes, souvent importantes et médiatisées, pour lesquelles l'interdiction à venir de l'usage des désherbants chimiques ne changera pas grand-chose. Beaucoup ont déjà réduit considérablement leurs applications, voire sont passées au « zéro phyto ». Et il y a celles, plus nombreuses, qui s'inquiètent d'un changement auquel elles se sont plus ou moins bien préparées.
L'une des conférences des dernières assises régionales du fleurissement des régions Centre et Val de Loire (lire en page 5) est revenue sur ce point. La conclusion des intervenants ? Demain, désherber prendra plus de temps. Et comme le nombre d'agents n'augmentera pas, il faudra gagner du temps ailleurs. Le fleurissement en pâtira, avec une réduction du nombre des massifs fleuris et un recours plus important aux plantations pérennes, arbres, arbustes, bulbes... au détriment des annuelles et bisannuelles.
Le phénomène n'est pas nouveau. Mais il devrait s'accélérer : la modification de la législation sur les produits phytopharmaceutiques se conjugue en effet aux baisses des dotations de l'État aux collectivités ! La grille de notation du label Villes et villages fleuris a largement évolué pour prendre en compte cette mutation. Au point que de nombreux professionnels s'interrogent sur la dénomination de ce label, qui devrait, selon eux, laisser de côté le fleurissement au profit du cadre de vie. Le contexte politique et économique pourrait renforcer leur point de vue. Mais à plus long terme, la France risque d'y perdre une spécificité et un savoir-faire sur le travail des annuelles que peu de pays sont aujourd'hui capables d'imiter...
PAR PASCAL FAYOLLE
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